Mouvement de tendresse pour le carnet, qui gît au pied du
lit ce matin, dans un climat de marasme et de doute, où la détresse tend à
couiner comme la bouée sonore au large des côtes armoricaines (pourquoi
l'appelait-on La Vache à nos pommes - "nos" étant prononcé nosse, à l'espagnol ?)
La vision de ce carnet. Il est là. Il dit quelque chose de
quelque chose en cours. Une justification ? Un rempart contre un sentiment de
vide abyssal ? A rapprocher de la phrase de Nizon sur Walser "il
dissimulait ce manque par un gigantesque système de remplissage" ?
J'éprouve de plus en plus que ce manque est blessure et que
si il est en partie psychologique (le connaître n'atténue pas sa purulence), il
est tout autant ontologique (plus que métaphysique). Manque à gagner ? !!! Quoi…
l'amour et le sens (je me fiche de l'éternité, mieux je la rejette et c'est une des raisons de ma peur de la religion
quand j'étais enfant, horreur de cette idée que ÇA allait continuer pour
toujours).
L'amour et le sens : vrais jumeaux monozygotes, couple
siamois, indissociables. Et l'écriture pour gonfler cette baudruche ?
©florence trocmé
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