passants passés nœud coulant
passants qui sont passés et
passants passant impatients
passants en-allés passants
venant passants d'hier passants de
demain
[Combien – comment chiffrer –
de passants passés
depuis que tu es passante]
[imaginer les trajectoires des passants comme rencontres
de planètes, de comètes
Ce passant en approche de toi
passant depuis son origine et ton origine,
un croisement le temps de quelques secondes
et les
trajectoires qui divergent pour
ne plus jamais
se rencontrer]
Immense entrelacs des fils entrecroisés
fils des passants croisés passés
comme
les coulées de Pollock enchevêtrées
[qu'en conserve ta mémoire morte ?]
[quelle imprégnation de toi passante
par la vague sans cesse renouvelée
des passants]
Passants passés et patientant
aux portes de demain
De ces passants passés peut-être
garder trace
[pas par la photo
tu n'oserais pas les
"prendre"]
[mais par les mots
leur dresser petite stèle
instable et discrète
tertre de terre
sans croix
à la croisée
de nos chemins]
©florence trocmé
Bande passante
l'image en discontinu
réitère ses mirages
De temps en temps
pourtant l'image
se remet à parler
de quelque chose
en nous qui se passe
assez souvent
d'image nette
C'est dans le flou
que nous pensons
C'est dans l'affect
que nous parlons
C'est la passe
de l'étrange en nous
qui nous dicte
une autre image
de nous-mêmes
un peu de l'autre
aussi
cette silhouette
esquissée à la craie
sur le bitume
de notre oubli
Rédigé par : Marie.Pool | 04 février 2006 à 04h51