Il y a peu. Auditorium du Louvre. Quatuor de Jérusalem. Chostakovitch,
les opus 49, 133 et 100. La présence
évidente, palpable du musée à l’entour. Cette musique là. Sidérante. Le
souvenir d’elle, sa lallation (qui me donnera le juste mot ?). En écho aux notes répétées, hallucinées de
Chostakovitch. La fluctuation de la musique comme chez Schubert. Paysages
intérieurs. Du sarcasme le plus âpre à une joie éphémère. Du désespoir profond
à l’apaisement. De la cacophonie à l’harmonie. Du doux au violent. Dialogue
intense des quatre voix, le violoncelle et l’alto prégnants. La gravité. Le
grave. La pulsation. La marche en avant, marche à la mort. Les coups répétés de
l’angoisse. Le sans répit sans repos. Les larmes aux yeux. Peinture de la
douleur. De l’âpreté de vivre partout et surtout là bas alors.
Jamais entendu la musique en tourbillons, ainsi, en nappes,
en accords à peine irisés puis la bagarre des cordes. A se pendre, à sauter, à danser. Ring
et liens, sauvetage et noyade.