
Expo Artaud, choc Artaud, envoûtement Artaud, rejet Artaud, trop d’Artaud, trop lourd, trop fort, trop fou, trop extrême. Lourd, lourd sentiment, expo Artaud, cœur lourd, tête lourde, dansent les figures de la folie, dansent les figures du génie, dansent le sentiment de la petitesse humaine, de l’irréductibilité du génie Artaud, dansent les petits savoirs sur le dérèglement de l’esprit ou des sens, réminiscences, spectres familiers, hantises et fantômes récurrents, les suicidés, les perdus, les paumés, les drogués, les abandonnés, tous les abandonnés, croisés ici, croisés là, croisés hier et demain. Les pris dans leur propre toile, araignées autophages, les tisseurs de filets pour se prendre, de cordes pour se pendre. Artaud sa voix, Artaud sa voix de fausset, ses cris, ses grimaces vocales, ses accents de mégère, la mégère Artaud crie partout dans l’expo, on ne peut l’éviter, obsession de la mégère Artaud dans les oreilles, devant les cahiers Artaud, la jalousie devant les cahiers, les dessins, oui, la jalousie de la folie qui débride le crayon, qui dicte ces trainées de poudre, ces feux brûlants, ces embrasements à même le papier, ces yeux fixant au-delà de soi, étoiles mortes qui envoient leur lumière fossile. Expo Artaud, choc Artaud, envoûtement Artaud, refuge dans l’Ucello ou les figures féminines, Anaïs, Paule, Marthe….mais retour au marteau, le marteau d’Artaud, le marteau cassé d’Artaud, le papier percuté par le marteau d’Antonin, les petits trous étranges dans le papier moche du cahier, les cahiers Artaud, ces centaines de cahiers, l’écriture Artaud, la grande écriture biffure balafre, l’écriture dessin et le dessin écriture, Artaud pas fou, Artaud lucide, Artaud prémonitoire, Artaud qui sait, Artaud qui a compris. Expo Artaud, cahiers d’Artaud, yeux d’Artaud. Voix d’Artaud. Marteau Artaud.
Je rappelle que dans Poezibao, Tristan Hordé a consacré un article à l'exposition Artaud de la Bibliothèque Nationale de France. L'article comporte tous les renseignements pratiques
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