Nagelfluh
Terme de géologie me semble-t-il, employé par Peter Handke et non traduit dans l’édition en français de ses carnets (équivalents en français, molasse ou poudingue ?) - en tous cas un conglomérat très chaotique
Se taire, parfois (Handke)
« S’ordonner l’absence de parole, de temps en temps ; dans l’absence de parole, laisser le monde se déployer » (Handke, Hier en chemin, p 45)
Noter, dit-il (Handke)
« je ne sais rien transmettre du tout, hormis par la notation. Je n’ai rien à transmettre » (ibid. p.47)
mise en plis et à plat
formée de déformations, tête tirée, ravaudée et galvanisée, passée par laminoir et pressoir – trop de tout en feu et flammes léchant alléchant sous ce couvercle jadis – et ce chaudron au milieu de la table, trou de poêle infernal, sautant comme un bouchon au récit terrible du conte – cette tête-là au carré, obtuse et torve, il fallait la mettre en perce à risquer sinon l’éclatement des viscères partout sur la surface cirée – matière à traquer, à écoper puis élimer sous les cylindres glacés et glaçants pour mise en plis et à plat, rude labeur à solde d’extinction, et de mort.
Décomposition
à même le sol, filmée en accéléré, la décomposition du cadavre de saumon venu frayer là, après un parcours effrayant à contre-courant de plus de 3000 kms, du Pacifique à l’Alaska, venant frayer et de manière encore inexpliquée immédiatement après, mourir – pour féconder aussi la terre par sa décomposition à même le sol, porteuse de nutriments venus de la mer – cycle basé sur de fabuleux calculs de probabilité : un saumon sur 125 arrive au terme du voyage pour se reproduire, et des milliers d’œufs émis par un seul saumon survivront seuls quelques-uns écloront. Et pourtant l’espèce n’est pas menacée (documentaire Arte)