passent leurs passées
passent leurs passées au ciel sombre anthracite, signes, sigles, lettres ou portées mêlées, que disent-elles, que disent-ils ces passants répétitifs autant que fugitifs – ces masses légères et denses, grappes de mouvements synchronisés se retournant comme gants, quel signal, quel appel pour cet essaim, ce banc – et qu’être autre que l’un de ces points minuscules tendant à composer la grande figure ?
Michon, morio
Un texte très court, magnifique, de Pierre Michon dans Trois cailloux pour Walter Benjamin (trois textes en fait de Michon, de Guy Petitdemange et de Bruno Tackels), publié aux éditions de l’Arachnoïde. La superposition d’un texte de Benjamin, sur son enfance et d’un souvenir de Pierre Michon, sur le thème du papillon, de la nomination du monde. Morio.
En écho, l’association forte que je fais depuis la lecture des Carnets de Bergounioux entre le nom de ce dernier et fario, du nom de la truite qu’il pêche dans les rivières de Corrèze. Bergounioux, fario, Michon, morio. Et Fario, bien sûr, plus encore sans doute, la très belle revue de Vincent Pélissier, où ont été publiés notamment ces notes si prenantes et importantes de Claude Mouchard, mais aussi des textes des survivants de la déportation en Transnistrie.