Le jardin enchanté
André Hirt, "Chronique du 20"
mai 2017
Même s’il n’existe peut-être pas de musique du bonheur, le bonheur de la musique est sans conteste. On rapporte de nombreux côtés et de diverses manières (Schubert, Adorno par exemple), sur des modes plus ou moins directs ou allusifs, que la musique est nécessairement triste, que son expression est celle du malheur et que la nostalgie est son sentiment premier. La part de vérité de ce jugement n’est pas en cause, mais son contenu est-il bien compris ? Ainsi qu’est au juste cette tristesse dont la musique serait porteuse ? Constitue-t-elle réellement le pendant du bonheur dont on a par ailleurs l’intuition qu’il ne peut pas ne pas, et tout autant, appartenir à la musique ?
En effet, ne serait-ce que dans ses usages et ses pratiques, quelle qu’elles soient, la musique console, réconforte, accompagne les douleurs et les peines, met pour ainsi dire en forme ou objective nos affects les plus profonds et les plus insaisissables. Loin d’être, seulement, ainsi peut-on le croire et le dire, ce morceau de musique dans lequel on se reconnaît, elle nous prend à cette occasion en écharpe et nous transporte, comme si elle n’était jamais qu’une grande métaphore vivante.
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