Le retrait
André Hirt, "Chronique du 20"
juin 2017
Sans musique, musiklos, musicless et même musiclessness si cela peut se dire, privés et détachés, éloignés de la musique, en oubli ou inversement en défaut d’elle, et au bout du bout abandonnés par elle si c’est concevable – il est possible que ce soit nous qui l’ayons abandonnée … Ainsi faut-il l’entendre jusqu’au vertige et au bruit dans de multiples directions dont l’inventaire serait à n’en pas douter plus ample qu’en l’état.
La question – mais est-ce une question ? Et si c’est le cas appartient-elle au régime commun des questions ? – porte, si l’on veut bien l’entendre jusqu’au stade de son épuisement propre comme de celui de son objet, sur le retrait de la musique, retrait d’autant plus paradoxal que les sociétés modernes sont envahies de part en part par elle. Or celle-ci, dans son expansion et sa réalité objective, se confond par son omniprésence avec le vacarme, ce poids que peut prendre le son et dont le Moderne semble parfois se réjouir, de telle sorte qu’il est devenu le plus souvent très difficile de trouver dans les villes des lieux pour flâner, déjeuner et dîner sans être troublé par les nuisances qu’elle occasionne, dans les salles d’attente et dans les gares sans être oppressé par sa pesanteur ? Car comment pourrait-elle, dans l’épanchement devenu d’elle-même et par la liquéfaction qui a donné lieu à l’inondation de l’espace public, ne pas poser question ?
(...)
Pour lire l'intégralité de cette chronique, proposée au format PDF afin d’être plus facile à enregistrer et à imprimer, cliquer sur ce lien.
photo ©Karolien van Bavegem (source)