Chantier Faustus II
"Heiterket, Mozart"
Chantier Faustus est un livre paru en 2017. Il fut conçu et rédigé avec la pleine conscience qu’il ne pourrait connaître d’achèvement autre que matériel. C’est pourquoi, aussi, il devait se poursuivre autrement, à la manière d’un chantier ouvert de tous côtés, ceux-là mêmes que Thomas Mann avait empruntés et initiés en écrivant son roman (Le Docteur Faustus – La vie du Compositeur allemand Adrian Leverkühn, 1947), dont il percevait à bien des égards l’immensité à laquelle auquel aucune forme ne pouvait en toute rigueur se montrer adéquate.
À vrai dire, il est apparu très tôt, mais davantage encore au fur et à mesure du travail de rédaction, que l’horizon de ce chantier revêtait paradoxalement toutes les apparences d’un programme. La littérature et la poésie, la philosophie bien sûr trouveraient dans ces perspectives de travail toute leur raison d’être.
À cette fin, la seule méthode, la seule certitude pour s’orienter devait résider dans la grande leçon de Nietzsche, à savoir que la musique constitue la seule mesure permettant, en toute chose, au jugement de se faire. La musique est à cet égard la condition de la pensée. En effet, c’est elle, la musique, qui est en droit, par son aptitude si singulière à toucher, à éprouver et à évaluer, de mettre au jour la tonalité et la vérité du présent. Pour accéder à l’intégralité de la chronique, cliquer sur ce lien, qui permet d’accéder à la version intégrale au format PDF plus facile à enregistrer ou à imprimer.
Heiterkeit
Mozart
Clarté, pureté, sérénité, avec pour conséquence, tête haute et bon moral, la bonne humeur. Ainsi parle le dictionnaire pour dire Heiterkeit. Ainsi parla Nietzsche : « …l’esprit de Mozart, l’esprit de belle humeur, exalté, délicat, amoureux de Mozart… »
Ainsi, que serait, par opposition à une musique suspecte d’encourager, voire de stimuler les plus mauvais instincts, à une musique susceptible de servir, par on ne sait trop au juste quelle osmose interne ou quel Pacte originellement conclu, des intérêts idéologiques, que serait donc une musique dont on ne pourrait trouver aucune matière pour une mise en cause ou pour nourrir quelque culpabilité, une musique en quelque sorte indiscutable, à vrai dire innocente, mais en un sens tout autre que celui que lui confère Nietzsche parce qu’il l’entend quant à lui du point de vue de la morale, par conséquent une musique « authentique » pour reprendre une expression de Heidegger et très curieusement reprise par son ennemi juré, Adorno ? Lire la suite
Image, une page de la partition originale du Requiem. Source