Maurice Duruflé, Complete choral works, Houston Chamber Choir, dir. Robert Simpson, Ken Kovan, organ. Signum Records 2019.
« L’œuvre chorale de Maurice Duruflé prend son origine dans le chant grégorien, ses courbes mélodiques et psalmodiques. Le compositeur les combine à la nouvelle esthétique française aux lignes claires et frottements harmoniques, héritée de Gabriel Fauré et Claude Debussy. Il en résulte une musique d’une simplicité inouïe. Si cette recherche de l’épure peut paraître au premier abord déconcertante, elle rejoint tout un courant stylistique du XXe siècle (absolument pas néoclassique) qui tente de revenir à une certaine essence de l’art musical, se ressourçant aux origines, se séparant de tous les oripeaux du théâtre et du spectacle, et s’éloignant de cette tendance à la pure abstraction » écrit Pierre-Yves Lascar (Qobuz). Il rend ainsi bien compte du côté envoûtant de ce très beau disque de musique chorale qui comporte la Messe “Cum Jubilo” pour chœur de barytons et orgue, Op. 11, Quatre Motets sur des thèmes grégoriens pour chœur a cappella, Op. 10, le Notre Père pour chœur a cappella et le Requiem pour soli, chœurs et orgue, Op. 9. Les pièces sont amples, soutenues par un orgue très présent (c’était l’instrument de Maurice Duruflé auteur d’une remarquable œuvre d’orgue).
Maurice Duruflé est né en 1902 et mort en 1986. Organiste et compositeur il fut élève de Charles Tournemire, d’Eugène Gigout et de Vierne mais aussi de Paul Dukas. C’est lui qui donnera la première du superbe concerto pour orgue et orchestre de Francis Poulenc en 1939. Le Requiem op. 9 ici donné dans une de ses trois versions, pour orgue et chœur avec solo de violoncelle obligé dans le « Pie Jesu » est sans doute son œuvre la plus connue. Si on a avancé des similitudes avec celui de Fauré, il est davantage inspiré par la musique grégorienne et celle de la Renaissance.
Concernant le requiem, il faut toutefois noter que l’œuvre fut une commande du régime de Vichy datant de l'an 1941. Le compositeur ne l'acheva pourtant qu'en 1947, donc après la fin de la guerre et du régime. Il offrit alors l'œuvre à l'éditeur de musique Auguste Durand. (source : Wikipédia)
L’interprétation est ici très chaude, ronde et ample, de belle tenue avec un orgue très présent et le disque regroupe toute la production chorale de Duruflé qui fut un compositeur peu prolixe, 14 numéros d’opus seulement.
On peut entendre ici la version de Michel Piquemal, avec partition déroulante (YouTube) et avec petit ensemble en plus du chœur et de l’orgue (Duruflé a donné trois versions de son requiem).
Un bel entretien avec Thierry Escaich, successeur de Maurice Duruflé aux grandes orgues de Saint-Étienne-du-Mont à propos de Duruflé et de son Requiem.