… nous sommes censés admirer Sa [celle de Dieu] création et suivre ses leçons. Au lieu de l’étudier pourtant, nous nous mettons à corriger, à enrichir le monde. Nous Lui demandons pourquoi Il n’a pas créé la Neuvième de Beethoven, par exemple. L’humanité avait vécu dans l’indigence pendant tant de générations. Comment Dieu a-t-Il pu en arriver là ? On peut comprendre la misère physique de l’homme, mais Pascal défendait sa grandeur intellectuelle et spirituelle. Lui non plus ne connaissait pas la Neuvième de Beethoven. Il ne connaissait qu’à moitié la grandeur de l’homme : sans Beethoven, Schubert, Mozart, Wagner et Haydn l’homme n’est pas vraiment grand. Ni sans Léon Tolstoï, mort il y a cent ans.
Nous aurions vécu dans un autre monde, si l’homme des cavernes avait connu tous les chefs-d’œuvre qui remplissent nos bibliothèques, nos discothèques, nos galeries de peinture. Dieu ne les a pas créés, hélas ; à la place, Il a mis des cavernes à notre disposition. Il ne s’est même pas donné la peine de peindre la grotte de Lascaux.
Valery Afanassiev, Notes de pianiste, Paris, José Corti, 2012, p. 17-18.
Le choix de André Hirt