Le début de la Symphonie n°4, op. 63, en la mineur de Sibelius (1865-1967)
dans la série « la petite phrase » (voir ici)
Le tout début de cette symphonie retient par son originalité, le climat qu’il instaure.
Muzibao l’explore à travers quelques extraits vidéos commentés.
(Tous les mots en bleu sont des liens cliquables, menant aux sources et aux documents audio et vidéo)
Première version : Salonen
Document video: Esa Pekka Salonen, et le Swedish Radio Symphony Orchestra.
Les violoncelles installent le climat de ce début extrêmement saisissant, avec une sorte d’ondulation, qui repose sur l’alternance du mi et du fa#. Puis le thème apparaît, toujours dans le grave, au violoncelle, doublé par le basson.
À 2’23, la nappe des cordes s’enrichit, avec des cuivres, puis c’est le début du fabuleux crescendo de ce début, tellement étrange et prenant.
Deuxième version : Vänskä
Document audio : Osmo Vänskä et le Lahti Symphony Orchestra
Vers 2’ le chef amorce le crescendo qui mène à une extraordinaire efflorescence orchestrale (faisant songer à ces images en accéléré d’un bourgeon qui éclate, d’une fleur qui s’ouvre)
En lien avec cette vidéo, on peut consulter ce site (en anglais) qui donne une analyse de cette symphonie, avec des exemples musicaux. (Mode d’emploi : cliquer sur extract 16, ou extract 17, bouton droit de la souris et demander « ouvrir dans un nouvel onglet », puis appuyer sur la petite flèche de lecture – un grand curseur rouge suit la musique. L'extrait est bref et même sans savoir lire la musique, on en suit le dessin).
Troisième version : Karajan
Herbert von Karajan et le Philharmonia Orchestra, 1953
Quatrième version : Berglund
Paavo Berglund et le Helsinki Philharmonic Orchestra, 1984.
Un des enregistrements préférés de Muzibao.
Analyse succincte de l’oeuvre avec quelques exemples musicaux, sur le wikipédia en langue anglais.
Il faut signaler enfin le très beau livre que Richard Millet a consacré à Sibelius, Sibelius, les Cygnes et le silence, Gallimard.
L’essentiel chez Sibelius, écrit-il « reste la grande voie symphonique – qui part de l’affirmation folkloriste pour fonder un "nationalisme moderniste" avant d’interroger l’énigme de la création et de la nature, notamment de la grande forêt archaïque : la musique comme interrogation plutôt que comme célébration ; la musique comme monde, et le silence comme accomplissement d’une présence, l’artiste accueillant le silence du monde dans son propre taire…. » (p. 69) ». (une belle note de lecture de ce livre par Violaine Auger)
Ces mots semblent convenir tout particulièrement au début si énigmatique de la Symphonie n°4 en la mineur, écrite en 1911 et dans laquelle l'auditeur pénètre comme dans une « grande forêt archaïque »