[suite du texte publié dans l’almanach d’hier]
Les paroles alors, qu’elles soient transparentes ou opaques, humbles ou chamarrées d’images, ne contiendront pas plus de sens qu’un souffle sans visage qui résonnerait pour lui-même sur les débris d’un temple ou dans un champ superbement désert depuis toujours ignoré des humains.
Ainsi, qu’il laisse un nom ou devienne anonyme, qu’il ajoute un terme au langage ou qu’il s’éteigne dans un soupir, de toute façon le poète disparaît, trahi par son propre murmure et rien ne reste après lui qu’une voix – sans personne.
Jean Tardieu, Une voix sans personne, Gallimard, 1954, repris dans Tardieu, Œuvres, Quarto Gallimard, 2003, p. 489
[pour la biographie et la bibliographie de Jean Tardieu, voir hier, almanach du mardi 30 novembre 2004]
Un bel article sur Jean Tardieu, et l'adresse de l'Association Jean Tardieu
http://www.chantiers.org/tardieu.htm
Plus d'information sur l'Association Jean Tardieu
http://www.amis-auteurs-nicaise.gallimard.fr/html/autgall/02505.htm
L'analyse d'un poème de Jean Tardieu
http://jacquesmottier.online.fr/pages/tardieu.html
quelques textes de Tardieu :
http://www.koikadit.net/JTardieu/jtardieu.html
Des photos et un entretien avec Jean Tardieu
http://www.orage-lagune-express.com/jt.htm
Un article à l'occasion de la parution de Le professeur Froeppel dans la collection Imaginaire de Gallimard
http://www.sitartmag.com/tardieu.htm
Le compte rendu de l'exposition Jean Tardieu "comment parler musique"
http://www.zazieweb.fr/site/page.php?page=html/magazine/TARDIEU1/index.html
"Nous voulons nous étourdir à force de lampes et de bruit. Tous nos livres, toutes nos actions ne sont remplis que du fracas des jours. Pourtant ce qui nous gouverne - instincts, imagination, rêves, passions, pouvoir créateur - plonge dans une ombre sans contrôle. Nous implorons, nous espérons la lumière, alors que, par un effet contradictoire, cette obscurité qui nous terrifie nous alimente puissamment.
Mais il y a autre chose. Cette nuit si terrible apparaît bénéfique si nous l'embrassons, les yeux ouverts, dans la vérité du regard."(Obscurité du Jour, 1974)
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