J’imagine écrire d’un balcon dans
une langue
étrangère. La mer en bas des
marches. Son haleine
déchirée sur la pointe des
agaves. L’oiseau qui se
poserait au blason de la façade
ne porterait pas
de nom pour alléger ses ailes.
Un lézard passerait sur
la carte au trésor. L’enfance serait
entière dans
le petit tiroir d’un moulin à
café de brocante. Sous la
scène d’un labour à l’ancienne.
J’imagine écrire
d’un balcon sur la mer. De la
vie dans les jambes
et la tête en arrière. Je
pourrais écrire à ma mère.
Tout va bien. Je mange des
tomates… Et le ciel te ressemble.
Joël Bastard, Se dessine déjà,
Gallimard 2002, p. 17.
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