Très belle présence de la poésie dans le numéro 907/908, de novembre-décembre 2004, de la revue Europe (que j’avais présentée en détail dans le magazine de zazieweb en 2003).
Le dossier principal de ce numéro est consacré à Pierre Jean Jouve. Quinze articles pour dresser une sorte de portrait de la réception aujourd’hui de Pierre Jean Jouve. Où en est-on en quelque sorte avec ce poète ? C’est Daniel Leuwers qui a bien connu Jouve et qui est un des grands spécialistes de l’écrivain qui ouvre le bal, avec une belle évocation justement titrée Jouve revisité, où il revient tant sur sa première rencontre avec le poète que sur l’influence profonde que ce dernier a exercée sur lui. Occasion aussi pour lui de rebalayer les différents aspects de l’œuvre de Jouve, ses romans, sa poésie ainsi que le rapport, essentiel, à la musique « revisiter Jouve aujourd’hui, c’est revenir vers un homme qui est tout le contraire du poète à la mode, un homme qui, dans sa solitude tourmentée de doutes, demeure réfractaire à toutes les modes. Irréductible, intransigeant, seul….. ». De Jouve, Salah Stétié analyse également l’influence qu’il a eue sur lui « ma poésie, dit-il, lui dont une confirmation que la voie du poétique doit tenir compte de tous les mouvements profonds de la chair, des pulsions les plus noires, ainsi que de la splendeur avouée du corps, du vrai corps, adorable et périssable ». On retrouve aussi parmi les contributeurs de ce portrait éclaté et fascinant, Franck Venaille qui vient de donner un beau livre sur Jouve aux Éditions Jean Michel Place. On citera les articles de Jérémie Berton et Noriko Takahashi sur Jouve et la musique, ou bien encore ceux de Bernard Vargaftig, Gabrielle Althen, Nimrod.
C’est ainsi un double accès que l’actualité éditoriale propose aujourd’hui autour de Jouve. Initiation avec le livre de Frank Venaille chez Jean Michel Place ou revisitation grâce au dossier de la revue Europe.
Je passe ici sur le dossier Psychanalyste et écrivain ?
(on pourra trouver une questionnement sur ce dossier dans le Flotoir) pour évoquer la présence dans
le cahier de création d’un très beau texte de Joël-Claude Meffre,
Toutes choses aveuglées. Et parmi les notes de lecture, une belle
évocation de Frédéric Mistral par Jean-Marie Lamblard, les poètes Bernard Mazo,
Franck
André Jamme et Patrice Delbourg évoqués dans la chronique de poésie de
Charles Dobzynski et les recensions de La rue Palimpseste de la poète
américaine Marylin Hacker, de la très importante édition de Journal.
Carnets, cahiers et feuillets de Gustave Roud, de Le Silentiaire de
Marc Alyn, La Renarde de William S. Merwin et Cent poèmes choisis
de Tristan Derême.
©Florence
Trocmé
Rédigé par : Lamblard Jean-Marie | dimanche 23 janvier 2005 à 16h05