LA LUMIERE D’UNE CHANDELLE. - La lumière d’une chandelle reflétée dans un miroir prend un air de connaissance que je voudrais m’efforcer de mieux définir. C’est une flamme spirituelle, c’est une âme qui brûle dans un royaume, celui des miroirs, où nous avons rarement vu se refléter les couleurs de choses naturelles. Il semble que les miroirs, avec leur puissance d’illusion, plus que tout autre objet, nous donnent l’idée du temps, autant dire celle d’une profonde immobilité, d’un chemin que nous sentons clos quoiqu’il soit infini, sous nos yeux. Nous regardons la flamme, et nous ne pensons pas qu’elle n’est plus celle que nous avons regardée un instant auparavant (ces mots en italiques sont de Léonard de Vinci).
Leonardo Sinisgalli, Horror Vacui, traduction Jean-Yves Masson, Arfuyen, 1995, p. 43.
Leonardo Sinisgalli, poète, ingénieur, peintre, critique d'art, est né en 1908. Il fit de brillantes études d'ingénieur et tout en poursuivant son activité littéraire travaillera pour des firmes italiennes comme Olivetti ou Alitalia ; il créa en 1964 une revue de design, la Botte et il violino. Il se lia entre les deux guerres avec Mario Luzi, Ernesto Saba, Eugenio Montale au sein du groupe « hermétiste ». Il est mort en 1981.
Bibliographie
Jour après jour traduit par Odette Kaan. Aralia, 1996
Horror vacui (Horror vacui, 1945), traduit et préfacé par Jean-Yves Masson. Arfuyen, 1995
L’Age de la lune (extrait de L’età della luna, 1962), poèmes traduits par Gérard Pfister. Arfuyen, 1980
Le Devin (L’indovino, dieci dialoghetti), traduit par Jean-Yves Masson. Aralia, 1996
Poèmes d’hier (Poesie di ieri, 1966), édition et traduction d’Odette Kaan. La Différence « Orphée » n° 99, 1991
Une courte bio-bibliographie sur le site de la librairie Compagnie :
Annonce d'un colloque Sinisgalli organisé par Jean-Yves Masson en novembre 2003, avec une courte mais excellente synthèse de son art :
une belle interview de Jean Yves Masson sur la traduction de la poésie italienne :
La fiche zazieweb du recueil Horror Vacui :
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