Petits paquets de mots.
Rocailleux avec clous et pointes « mal dépuzzlé dès composition »
Blocs denses sur lesquels on se casse parfois les dents. Ca fait
quoi ? 9,5 sur 5 cm pour les plus
roboratifs et sur 3 cm pour les plus incisifs. Courts chemins pour creuser à
même la sensation, à même l’image, à même l’émotion. Instantanés ? Oui et
non, oui parce que figeant quelque chose de l’instant, non parce que
sélectionnant dans le vif. Sujets nobles ou triviaux peu lui chaut, on va de la
caissière de la CAF à la mort, en passant par les SDF
ou l’écriture. « Mille morceaux » dit-il ou
« hybridations » et c’est alors hommage à ses pairs Bachelin Emaz
Sacré Rouzeau Biga. Car ce sont bel et bien blocs de langue qu’il concasse et
concatène avec déchets et alluvions concrétions amalgames distorsions et
inventions. Mots rares mots anciens mots forgés mots inventés de toutes pièces
« je me rends de main morte dans une prose folle ». Syntaxe pilonnée
mais non disloquée au point de perdre usage. Usure et usage du monde dans ces
blocs de langue. Se rappeler si difficultés la phrase de Roubaud « La
langue paraît étrange dans la poésie extrême contemporaine parce qu’elle y
présente certains traits de son futur ».
©florence trocmé
Jean-Pascal Dubost
Monstres morts
Obsidiane, 2005
ISBN :
2-911914-81-3
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