Pour célébrer la parution d’un livre magnifique et très important sur et de Marina, Vivre dans le feu, confessions, un montage de ses carnets non encore publiés en français et de sa correspondance réalisé par Tzvetan Todorov (chez robert Laffont). Présentation à venir sur Poezibao.
De pierre sont les uns, d’argile d’autres sont, -
Moi je scintille, toute argentine !
Trahir est mon affaire et Marina – mon nom,
Je suis fragile écume marine.
D’argile sont les uns, les autres sont de chair –
A eux : tombes et dalles tombales !
- Baptisée dans la coupe marine – et en l’air
Sans fin brisée, je vole et m’affale.
A travers tous les cœurs, à travers tout filet
Mon caprice s’infiltre, pénètre.
De moi – ces boucles vagabondes : vise-les ! -
On ne fera pas du sel terrestre.
Contre vos genoux de granit je suis broyée
Et chaque vague me – réanime !
Vive l’écume, gloire à l’écume joyeuse,
Vive la haute écume marine !
23 mai 1920
Marina Tsvetaeva, Tentative de jalousie & autres
poèmes, traduit du russe par Eve Malleret, La Découverte, 1986, p. 89.
Née à Moscou en 1892, Marina Tsvetaeva publie ses
premiers poèmes en 1910. Elle connaît l'exil à Prague puis à Paris où elle
vivra dans des conditions très difficiles (voir ses admirables lettres à Anna
Teskova publiées par Clémence Hiver). Revenue en Union Soviétique en
1939, elle y vit dans une misère et une solitude profonde et se donne la mort
en 1941.
Extrait d'un court texte autobiographique présent dans la
Correspondance à trois (voir ci-dessous)
"Influence dominante de ma mère [elle l'a perdue à 13 ans] : musique,
nature, poésie, Allemagne, passion de la judéité. Seul contre tous.
Eroïca. Influence plus secrète du père (passion du travail, absence
d'arrivisme, simplicité, renoncement).
Influence conjuguée de mon père et de ma mère : caractère spartiate. Deux
leitmotive dans la même maison : musique et musée. (p. 73)
En Poésie/Gallimard, Le ciel brûle, suivi de Tentative
de jalousie.
On peut citer aussi
Correspondance à trois, été 1926 (Boris Pasternak, Marina Tsvetaïéva et
Rainer Maria Rilke), Gallimard 1983
Romantika, Gallimard 1998
Mon frère féminin (Lettre à l'Amazone) Mercure de
France 1979
Le Poème de la montagne, L'Age d'homme, 2000.
et tout récemment paru le livre que Linda Lé vient de
consacrer à Marina Tsvetaïéva dans la collection anthologique de Jean Michel
Place. Linda lé, Marina
Tsétaïeva, comment ça va la vie ?
Egalement paru chez Clémence Hiver, Lettres de Tsvétaïeva à
Pasternak.
Une courte page
sur Tsvetaïéva
Une bonne bibliographie
Une biographie détaillée
Rédigé par : sistereden | samedi 19 mars 2005 à 11h52
Rédigé par : JC-Milan | samedi 19 mars 2005 à 08h23