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Je compte – quand cela m’arrive –
Un – le Poète ; deux – le soleil ;
Trois – l’été ; puis, le ciel de Dieu –
Et puis – c’est terminé.
Mais après tout le premier semble
Si bien englober le tout
Qu’il rend le reste superflu ;
Je n’écris donc que : Poète.
Son été dure tout un an ;
Il peut se permettre un soleil
Que l’Orient trouverait fastueux ;
Et si le ciel futur
Égale en beauté ce qu’il montre
A ses adorateurs –
C’est grâce trop ardue
Que d’éprouver ce rêve.
569
I reckon –
when I count at all –
First –
Poets – Then the Sun –
Then Summer
– Then the Heaven of God
- And then,
the List ist done.
But,
looking back – the First so seems
To
Comprehend the Whole –
The Others
look a needless Show –
So I write
– Poets – All –
Their
Summer – lasts a Solid Year –
They can
afford a Sun
The East –
would deem extravagant –
And if the
Further Heaven –
Be
Beautiful as they prepare
For Those
who worship Them –
It is too
difficult a Grace –
To justify
the Dream –
(1862 ?)
Emily Dickinson, Poems Poèmes, Bilingue Aubier
Flammarion, traduction de Guy Jean Forgue, 1970, p. 144 et 145.
Emily Dickinson est née en 1830 à Amherst, village du
Massachusetts aux États-Unis. Elle y a vécu quasiment recluse et a écrit
environ 1800 poèmes dont elle a toujours refusé la publication. Elle est morte
en 1886. D'importantes sélections de poèmes et de la correspondance sont
publiées aux Editions José Corti.
On peut consulter une
très belle page sur Emily Dickinson sur l'excellent site des Editions Corti
et trouver l’intégralité
des poèmes (en anglais) sur
On peut aussi lire une page que j'ai réalisée autour
d'Emily Dickinson sur le site remue.net avec notamment de nombreux liens
Emily
Dickinson : biographie et poèmes sur American Poems (en anglais)
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