Le nouveau recueil, « revue trimestrielle de
littérature et de critique » fête aujourd’hui ses vingt ans. Double
anniversaire en fait, selon la courte introduction de Jean-Michel Maulpoix, son
directeur. En 1984 en effet était fondé Recueil devenu le nouveau
Recueil en 1995. Longévité magnifique de cette revue si l’on pense que
« pendant toutes ces années, l’état et la forme du monde ont changé bien
plus qu’elle ! Plus brutale est "l’époque", plus incertain le
sort des livres et plus menacée la pensée. De sorte que le geste – qui naguère
semblait à peu de chose près aller de soi – consistant à solliciter et à réunir
des textes exigeants, est à présent perçu comme une forme de résistance… »
Elle est trop courte au demeurant cette introduction de Jean-Michel Maulpoix dont on aurait aimé qu’ici il retrace un peu l’histoire de la revue, qu’il évoque ses plus grands contributeurs, qu’il dégage quelques perspectives comme il sait le faire dans ses livres ou sur son site.
En revanche, riche de plus de trois cents pages, ce numéro est d’une grande générosité avec des textes de 43 écrivains parmi lesquels Jacques Réda, Yves Bonnefoy, Marie-Claire Bancquart, Antoine Emaz, Michel Deguy, Marilyn Hacker, Marie Etienne, Fabienne Courtade, Jean-Pierre Verheggen, Christian Prigent.
Impossible donc de détailler toutes ces contributions. Dire,
évoquer simplement la découverte d’une Judith Chavanne ou d’un Jean-Marc
Sourdillon, le coup de poing de deux ou trois poèmes d’Alain Duault, les
retrouvailles avec Marie-Claire Bancquart, l’émoi et le dénuement d’un Emaz ou
d’une Fabienne Courtade (devant la mort, l’un comme l’autre), les réflexions
sur la poésie de Michel Deguy ou de Lionel Ray, ou encore les désopilantes
variations sur le personnage de Tintin signées Jean-Pierre Verheggen.
©florence
trocmé
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