L’HABITANTE ET LE LIEU
L’âme semble un couloir où des
pas hésitants résonnent,
Mais personne jamais ne vient.
Dehors, l’ombre qui tremble
Dans les encoignures de porte et
sous les escaliers,
C’est l’âme encore, quand la nuit
fige le long des murs
Les flots d’eau pâle et froide où
l’on est heureux de descendre.
Et qui donc parlait de salut ou
de perte pour l’âme,
Alors qu’elle est blottie en son
frisson et cependant
Toujours plus dénudée au vent qui
souffle en ce couloir ?
Qu’elle se cache ou rôde,
écoute : elle s’égare, étant
L’habitante et le lieu d’une
solitude sans nom.
Jacques Réda, Amen,
Gallimard, 1968, , p. 24.
Jacques Réda est né à Lunéville en 1929. Rédacteur en chef
de la NRF de 1987 à 1995, il a notamment publié
Amen (1968),
Les Ruines de Paris (1977),
L'herbe des talus (1984),
Châteaux des courants d'air (1986),
Le sens de la marche (1990).
Parmi ses plus récentes parutions, on peut citer chez
Verdier, Le lit de la reine (2001) et Les Fins fonds
(2002).
L’adoption du système métrique, Gallimard, 2004.
Un site qui propose un bel ensemble sur Jacques
Réda
Un lien avec quelques
poèmes :
Une bonne
bibliographie et les publications récentes de Jacques Réda :
De bons commentaires de
lecture sur plusieurs livres de Réda
Écouter
la conférence de l'Université de tous les savoirs du dimanche 9 novembre
2003, par le poète Jacques Réda : Écrire Paris
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