il n’est pas indifférent que terre
ne soit pas de la terre simplement. dans les
composantes de ce qui à l’infini sous un pas fera le sol, il
entre – invisible à autre œil qu’à celui du peintre qui
nomme : accents… couleurs – pour éteint qu’au
premier abord il ait paru, toujours quelque corps témoin
réfractaire, débris de marbre ou porphyre ici,
momentanément confondu avec un sol sans éclat.
poudre, presque. mais non – et la poudre
même en quoi par instant il peut sembler que les petits
morceaux s’annulent, non davantage – insignifiants, ou
démunis de tranchant.
la poudre. la couleur.
André du Bouchet, Poèmes et proses, Mercure de
France, 1995, p. 95.
Né à Paris en 1924, l'auteur de Dans la chaleur vacante passe son adolescence aux États-Unis où sa famille s'exile au début de la Seconde Guerre mondiale. Étudiant à Harvard puis professeur d'anglais, André du Bouchet revient en France à la fin des années 1940. Influencé par René Char et Pierre Reverdy, il publie dans diverses revues ses premiers poèmes, réunis dès 1951 dans un premier recueil, Air. Suivent de nombreux recueils de poèmes, dont
Dans la chaleur vacante (1961)
Laisses (1979),
Peinture (1983),
D'un trait qui figure et défigure (1997),
l'ajour (1998).
Parallèlement, le poète entreprend d'importants travaux de
traductions, parmi lesquels figurent des textes d'auteurs tels que Paul Celan,
Friedrich Hölderlin, James Joyce, William Faulkner et Ossip Mandelstam, et
prend part à la fondation de la revue littéraire l'Éphémère en 1967, à laquelle
participent Yves Bonnefoy, Jacques Dupin, Louis-René des Forêts, Paul Celan et
Gaétan Picon. André du Bouchet, auteur d'un essai sur Alberto Giacometti, sera
également attentif aux réflexions sur la sculpture et la peinture.
Il est mort le 19 avril 2001
On peut lire à l'adresse suivante un
important article de Philippe Jaccottet sur André Du Bouchet
Un beau site avec quelques poèmes
d'André du Bouchet
Un article de
Jean Michel Maulpoix
Un substantiel
dossier sur remue-net avec d'autres liens :
Une note de François Bon sur le livre qu’Antoine
Emaz
Ma propre note sur ce même livre
Rédigé par : Arte | mercredi 20 avril 2005 à 10h04