Résurgence, désinence
Des noms de rivières on dirait qu’ils sont les petits noms,
les prénoms locaux, les façons locales de saluer l’apparition de la même eau
universelle….
[...]
il y a l’Aube et il y a l’Aubance
ù l’eau commence avec le matin
ces défilés calmes de miroirs
il y a la Couze et il y a la Couze
promenant la source au fil du temps
il y a l’Ill et il y a l’Ille
quittant notre silence à mi-voix
il y a la Manse et il y a l’Amance
émincés d’aube au rythme du sang
il y a la Sombre il y a la Sambre
tranchées de jour où la nuit fait fleur
il y a Dourdon il y a Dordogne
où le clair enfoui sonne caverne
il y a la Glane et il y a la Grane
où l’eau simple est gravière d’éclats
il y a l’Erre et il y a l’Erve
quand parler s’abreuve à l’eau de l’air
il y a la Deûle et il y a la Dheune
douceurs d’allure au fil de la voix
Ludovic Janvier, Des rivières plein la voix, promenade,
L’arbalète Gallimard, 2004, p. 59.
Extrait de sa bibliographie :
La baigneuse, Gallimard 1968
Face, Gallimard, 1974
Naissance, Gallimard, 1984
La mer à boire, Gallimard 1987
Brèves d’amour, Gallimard, 1993
En mémoire du lit, Gallimard, 1996
Tue-le, Gallimard 2002
Des rivières plein la voix, Gallimard
2004
A noter aussi deux essais sur Samuel Beckett, Pour Samuel Beckett (Editions de Minuit 1966),
et Samuel Beckett par
lui-même (Editions du Seuil1969).
« Je m’acharne à croire aux mots, seulement voilà :
on les croit faits pour désigner les choses, or ils désignent le manque
d’elles. Leur lointain, si vous préférez. Et c’est ce lointain qui nous écarte
de nous.
(Tue-le ! - p 198)
La
fiche de Ludovic Janvier dans la poéthèque
En ligne, des
textes
de Ludovic Janvier sur le site de Inventaire invention
Un article de Richard Blin,
paru dans le Matricule des Anges à propos de Des rivières plein la voix
Rédigé par : JC-Milan | lundi 11 avril 2005 à 20h18
Rédigé par : JC-Milan | lundi 11 avril 2005 à 19h27