« Un colloque international Saint John Perse en décembre 2005 | Accueil | La bibliothèque de poésie de Serge Meitinger »

dimanche 03 avril 2005

Commentaires

Il est si difficile,quand on écrit, de conserver intact, fragile, lumineux l'enfant que l'on a été. C'est le prestige de Supervielle de garder avec lucidité et émerveillement ce don d'enfance. Les trois poèmes admirables de l'enfance qu'il a écrits nous montrent à l'évidence cette étincelle préservée : il se voit dans l'escalier d'autrefois, avec les rumeurs d'ombre et les présages, avec la lumière intègre des passages et des marches. Supervielle défend là avec probité ses terres, son univers spécifique : il touche là l'essentiel : une épaule, un mur, le passé. Très peu d'auteurs arrivent à une telle simplicité, à une telle vérité. L'être vrai déborde. Pas un mot de trop. Un rythme souverain : celui du coeur qui bat et qui se dit sans une once de mensonge, sans une once de vernis et de clinquant. L'absolue perfection. A relire infiniment pour "L'escalier", "Les amis inconnus", "Le forçat innocent", et peut-être surtout pour "La fable du monde" et "Oublieuse mémoire". Peut-être le plus grand poète de toute l'histoire littéraire française.

L'utilisation des commentaires est désactivée pour cette note.