Du titre au contenu (récipients d’air) les jeux de mots, les
jeux avec les mots se propagent, comme des ricochets que l’on ferait avec un
caillou retiré à sa chaussure. Sautant à cloche-pied d’un registre à l’autre,
du grave au facétieux, du calembour (dont on sait depuis le bon docteur F. le
rapport avec l’inconscient) à une de ces bifurcations prenant appui sur un seul
mot dont Valérie Rouzeau a le secret depuis ses premiers livres (et sans doute
bien en amont, depuis l’enfance). Jeux avec les formes aussi puisque dans ce
très bref recueil d’une trentaine de pièces, on trouve pas moins de trois villanelles.
Sans parler des « incrustations » de Baudelaire, Apollinaire ou
Péguy.
Comme si l’enfance sans cesse affleurait aux mots, avec son
pendant (et son penchant), l’étonnement sur ces mots, cailloux ou bonbons qui
agacent ou enchantent les dents.
Récipients d’air est le fruit d’une correspondance
entre Valérie Rouzeau et Vincent Vergone (metteur en scène et plasticien),
autour d’un spectacle « Lettres en
l’air » donné depuis de début de 2005.
Valérie Rouzeau, Récipients d’air, , dessins originaux de Vincent Vergone, Le Temps qu’il fait, 2005, ISBN 2.86853.428.7, 11 €
(j’ai plus de souvenirs que si j’avais mille ans)
Mon beau navire ô ma mémoire
Il y a aussi un coucou en bois
Il y a une fondrière avec un nid de bêtes blanches
(Mais l’espérance est une toute petite fille…)
La fiche
de Valérie Rouzeau sur Poezibao
©florence trocmé
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