Ce sont les cendres d'un trésor –
Tant de pertes, tant d'offenses
Quel roc ne s'effrite et s'abat
Devant de telles cendres.
La colombe éclatante et nue
A nulle autre appariée.
La sagesse de Salomon
Sur toutes les vanités.
D'un temps sans déclin.
Mais si le feu brûlait mes murs
Dieu se tenait à mon seuil!
Délivré de tous les fatras,
Maître des songes et des jours,
Flamme née de ce blanc précoce
L'esprit monte droit !
Non vous ne m'avez pas trahie,
Années, ni prise de revers!
En ces cheveux déjà blancs
C'est l'éternité qui l'emporte.
27 septembre 1922
(Traduction de Sylvie Técoutoff, dans Révizor,
Suisse, décembre 1975).
Cité in Véronique Lossky, Marina Tsvéatéva, Seghers
1990, collection Poètes d'Aujourd'hui, p.
168
Née à Moscou en 1892, Marina Tsvetaïeva publie ses premiers poèmes en 1910. Elle connaît l'exil à Prague puis à Paris où elle vivra dans des conditions très difficiles (voir ses admirables lettres à Anna Teskova publiées par Clémence Hiver dans un recueil qui a été sélectionné pour le prix Zazieweb de la Petite Edition 2003. Revenue en Union Soviétique en 1939, elle y vit dans une misère et une solitude profonde et se donne la mort en 1941.
Extrait d'un court texte autobiographique présent dans la
Correspondance à trois (voir ci-dessous)
"Influence dominante de ma mère [elle l'a perdue à 13 ans] : musique,
nature, poésie, Allemagne, passion de la judéité. Seul contre tous.
Eroïca. Influence plus secrète du père (passion du travail, absence
d'arrivisme, simplicité, renoncement).
Influence conjuguée de mon père et de ma mère : caractère spartiate. Deux
leitmotive dans la même maison : musique et musée. (p. 73)
En Poésie/Gallimard, Le ciel brûle, suivi de Tentative
de jalousie.
On peut citer aussi
Correspondance à trois, été 1926 (Boris Pasternak, Marina Tsvetaïéva et
Rainer Maria Rilke), Gallimard 1983
Romantika, Gallimard 1998
Mon frère féminin (Lettre à l'Amazone) Mercure de
France 1979
Le Poème de la montagne, L'Age d'homme, 2000.
Vivre dans le feu, confessions, Robert Laffont, 2005
Et sur Marina Tsétaïeva :
Véronique Lossky, Marina Tsvétaeva, une itinéraire poétique, Solin, 1987
et le livre que Linda Lé a consacré à Marina Tsvetaïéva dans la collection anthologique de Jean Michel
Place. Linda lé, Marina
Tsétaïeva, comment ça va la vie ?
Egalement paru chez Clémence Hiver, Lettres de Tsvétaïeva à
Pasternak.
Une courte page sur Tsvetaïéva
Une bonne
bibliographie
Une biographie
détaillée
Rédigé par : grapheus tis | mardi 17 mai 2005 à 12h18