Je dénonce ma vie et j'y reste
par désarroi ou par malice,
par vaillance et par sot plaisir.
Je me déjuge et me dénude.
Je me déborde, inachevé.
Je me dénombre, impossible.
Je ne sais plus ce que je cherche,
poursuivant sans avancer
une ascension parmi la terre
jusqu'à la source incertaine,
par le désert et les orages,
parmi les feux et les nuées,
sans renfort, sans reprendre haleine,
d'une dérive à l'autre dérive
et toujours dans l'angle inscrit.
Un jour peut-être, de l'autre côté,
je pourrais m'élever sans encombre
parmi les mains blanches de la lumière.
André Frénaud, Il n’y a pas de paradis, Poésie/Gallimard 1967, p.112.
Rédigé par : Ar-gavas.blogspot.com | samedi 03 septembre 2011 à 19h14
Rédigé par : Mr.croitor bernard | vendredi 05 août 2005 à 16h37