Pour annoncer un
important colloque qui se tiendra à la Sorbonne, au moment du Marché de la
poésie (il y aura aussi une lecture d’œuvre du poète dans le cadre du Marché).VÉNUS
On avance le long de strates analogues aux fibres du bois,
butant, maladroits, sur des nids, des nœuds, des failles. La terre suppure une
espèce de sève où ce qui s’aventure s’englue et se fait digérer vivant. Le ciel
a des couleurs violentes, fiel, fièvre pourpre. Les fleuves n’existent pas. On
ne voit que des lacs, qui disparaissent le soir, aspirés dans leur entonnoir,
et que l’aube un peu hâve recrache comme des glaires au fond d’un pot. Drôles
de lacs ! On ne voudrait pas y tenter la brasse. Drôle de monde. D’entre
les fibres du sol, un peu partout, surgissent des psoques, des gamases,
énormes, étourdiment, et qui laissent, sur leur passage, des salissures de
pensées envieuses.
Claude Michel Cluny, D’autres planètes, in Anthologie
de la poésie française du XXe siècle, **, Poésie/Gallimard n° 345, 2000, p.
385.
Rédigé par : Florence Trocmé | jeudi 26 mai 2005 à 11h28