Pierre-Albert Birot
1876 – 1967
dit souvent PAB
dit Grabinoulor
dit l’oublié l’escamoté
dit « monde infini »
Il dit
« puisque je suis vivant mon devoir est de
chanter » (38)
il dit
« Les feuilles courent après moi sur la route «
(39)
il dit
La joie des sept couleurs
Amenpeine
Deux cent dix gouttes de poésie
il dit
« je suis ému de m’être éveillé ce matin [amiral des
mots (48)
il écrit
en petites capitales
en blocs de texte justifiés
en poèmes-paysages qui n’ont rien à envier aux Calligrammes
de son ami et presque contemporain Apollinaire
il écrit
« les yeux qui regardent ne pensent pas aux dessins
qu’ils font » (72)
il dit aussi
« moi qui n’ai pas été moi avant d’être et qui ne serai
pas moi après (79)
il dit aussi
Toi qui es moi soyons nous mais un violet n’est ni bleu ni
rouge (81)
Ce qu’il dit, je ne peux le dire
ici davantage
ce qu’il dit, je le dirai, un peu à la fois dans
l’anthologie permanente de Poezibao
ce qu’il dit est enfin à portée simple de qui veut bien le
lire grâce au trois centre quatre-vingt seizième recueil de la collection Poésie/Gallimard
Ce qu’il dit il le dit ici dans
Poèmes à l’autre moi de 1927
La joie des sept couleurs de 1919
Ma morte de 1931
La Panthère noire de 1938
Ce qu’il dit ici c’est le versant poésie d’une œuvre prolifique dominée par le personnage de Grabinoulor « double mythique et verbe poétique incarné », héros de son épopée mythobiographique.
Ce qu’il dit va de la facétie à la tragédie
de l’onomatopée burlesque au « grand verset
biblique »
de la « goutte de poésie » à la strophe ciselée
Ce qu’il dit est magnifiquement édité ici, avec une préface passionnante de Joëlle Jean.
Ce qu’elle dit, c’est l’urgente nécessité de rendre plus visible cette « œuvre occultée depuis plus de trente ans »
Ce que je dis c’est
« Indéfiniment
Tu feras le tour
Tu feras le tour
Et tu diras posément
D’une voix à écrire
Ce que broient les heures
Ces moulins à vent » (229)
©florence trocmé
Pierre Albert-Birot, Poèmes à l’autre moi, précédé de La Joie des sept couleurs et suivi de Ma morte et de La Panthère noire, préface de Joëlle Jean, Poésie/Gallimard n° 396, 2004. ISBN 2-07-031631-9
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