Hier, belle soirée Double Change au Point Epémère, quai de Valmy à Paris, dans un endroit qui a un charme et une personnalité indéniables mais qui malheureusement a posé quelques redoutables problèmes d’acoustique, le lieu de lecture jouxtant un restaurant pour le moins animé ! Les trois intervenants ont dû constamment tenter de couvrir le brouhaha des conversations et les entrechoquements de vaisselle, le tout assez peu en phase avec leurs textes. Difficiles, denses, à dire à voix basse, un peu confidentielle, tenant de la conversation privée…..
Une rencontre Hocquard/Cole. Logique, « les deux vivant au milieu de l’Atlantique », amis de longue date, passeurs chacun de la littérature du pays de l’autre. San Francisco et Bordeaux ou plutôt cet « espace inexploré » de la traduction……
Première lecture, un recueil de Norma Cole, poète, peintre et traductrice américaine intitulé A little a & a, Seeing Eye Books, Los Angeles, 2002, belle lecture à trois voix, avec inserts en anglais lus par Norma Cole et double conversation, traduite en français, issue du livre elle aussi bien sûr, entre Emmanuel Hocquard et la traductrice Abigail Lang. Très beau dispositif, créant un sentiment d’étrangeté et de décalage très en accord avec le texte.
Après une courte pause ce fut au tour d’Emmanuel Hocquard de
lire des extraits de son livre L’invention du verre, le quatrième état
de l’eau ! Livre conçu en trois
parties comme le poète l’explique rapidement avant d’en lire des
passages : un poème en 20 sections, un récit comportant des explications
sur le poème et des notes elles-mêmes explications du récit. Poème portant en
exergue une citation de Keith Waldrop « et qui se souciera de l’eau sale
qui coule dans les gouttières sales vers quelque "à présent" d’autrefois
ou falsifié », tandis que la partie récit s'ouvre elle sur une citation de Rosmarie
Waldrop « l’eau, mon secret
professionnel ».
Lire les premières
pages du livre d’Emmanuel Hocquard
Beau contrepoint du cadre,
l’eau du canal, le verre des vitres, celui de la bouteille d’eau sur la table,
des façades réfléchissant le jour déclinant au fur et à mesure que progressait
la lecture et de ce texte qui évoque notamment le fait que le verre coule, très
lentement, comme le savent ceux qui créent des vitraux........
Fiche du
livre sur le site de son éditeur P.O L
©florence trocmé
photos, de haut en bas, l'Ephémère, côté canal Saint Martin, la lecture de a little a & a par Norma Cole, Abigail Lang et Emmanuel Hocquard, Norma Cole, Emmanuel Hocquard et enfin en bas, Rosmarie et Keith Waldrop.
Rédigé par : cole | lundi 06 juin 2005 à 18h41