Annonciation :
8 heures du matin
sur
la table de pin devant la fenêtre, voilée de blanc.
A
côté, striée de lumière par le faible soleil,
repose
une enveloppe par avion, venant de celle
reflétant l’éclat solaire de ses cheveux
en une auréole sur fond de nuages de pluie
massés
au-dessus des toits d’ardoises, heureux
prétexte
pour passer la journée dedans.
Mais c’était dans une autre incarnation
dont
la chair à présent est papier, ni mien, ni sien.
Les parasites brouillent la musique de chambre,
commence
officiellement, après
le gris de l’aube, le klaxon d’une voiture de boulanger,
le flic flac des balayeurs, échardes du rêve
se
fragmentant au réveil en syllabes
que nul, au bout du compte, ne va prononcer,
entre
le concerto pour cor et les perceuses,
le matin et le reste de la longue journée
Marilyn
Hacker, La rue Palimpseste, traduction de Claire Malroux, Éditions de La
Différence, 2004, p. 15
My job’s the monkish notebook on the pine
table facing the window, white-veiled now.
Beside it lies, light-barred in thin sunshine,
an airmail envelope from someone who
once sat across this table, with the pane
of glass behind the sunburst of her hair
reflecting its flat halo on massed rain
clouds above slate roofs I was glad were there
as an excuse to spend the day indoors.
But that was in another incarnation
whose flesh is paper now, not mine, not hers.
Static crackles the chamber-music station ;
drills shatter olf facades. The day’s begun
officially ; that starded earlier
with gray light, klaxon of a baker’s van,
street sweepers’s slosh, shards of the dream before
I woke splintering into syllables
nobody, after all, is going to say,
between the horn concerto and the drills,
the morning and the rest of the long day
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Rédigé par : mauricechoukroun | mardi 14 juin 2005 à 12h03