Ce texte est un inédit qu’Henri Droguet a bien voulu
m’envoyer parmi d’autres textes au mois d’avril. Je lui dis toute ma
reconnaissance.
Je n’ai pu m’empêcher de penser en le lisant au récit de Margo
Berdeshevsky et à son poème extrait du Tsunami Notebook
PAROLE
DU DRAGON
le commun lait lu(mi)neux
rétame l’opacité limpide d’un étang
trace trames perdues
ma pluie pour mémoire distille
laque la multimamelue Cybèle
mes grands tiroirs d’herbes
et d’ombres des dimanches
parlementeur enfin rendu au so-
eil galet de cirage noir
qui dans les cieux démesurés
moins qu’un clin grésille
le journalier convive grelot
d’argile à ses petits verres
court à matines un verger à quinconces
où le vent fabrique aux recreux
ratisse craque la
belle ombellifère
et l’âpre verjus s’écoule au fossé
le gyrovague inconnu sort une fois
encore du champ gueule-chante
"à la fraîche me suis levé
j’ai salué la marguillière
et nous avons débagoulé
avant de passer les barrières"
la vie bouge dans tous les sens
la mer est en dérangement
la terre tantôt va s’ouvrir
sous vos pas le
bleu
le bleu c’était bien plus que du rêve.
22 février 2005
Henri Droguet, poème inédit.
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