En hommage à Eugenio de Andrade dont on vient d’apprendre la mort, je publie ce texte que j’avais déjà publié dans l’almanach poétique en 2002.
CHORAL
C'est un des chorals de Leipzig,
le quatrième. Sans
savoir comment, il s'est posé
sur le sol de l'âme. La musique
est cet abîme, cette chute
dans l'obscur. Avec notre corps
il tisse son allégresse,
de notre tristesse
il fait la clarté des bosquets.
Par sa main, nous connaissons la soif,
l'abandon, la mort. Mais aussi
l'extase d'étoile en étoile.
Et la résurrection.
CORAL
E um dos corais de Leipzig,
o quarto. Sem sabermos como, desceu
ao chão da alma. A música
è este
abismo, esta queda
no escuro.
Com o nosso corpo
tece a sua
alegria,
faz a claridade
dos bosques com a nossa tristeza.
Pela su mão conhecemos a sede,
o abandono, a morte. Mas também
o êxtase de estrela em estrela.
E a ressurreição.
Eugenio de Andrade, Les lieux du feu, traduit du portugais
par Michel Chandeigne, L'Escampette 2001, pages 48 et 49.
Le choral dont il s'agit ici est une œuvre pour orgue de
Bach. Elle fait partie d'un ensemble de 18 chorals, appelés Chorals de Leipzig.
Le quatrième porte le numéro BWV 648. Il est basé sur une interprétation
luthérienne du Magnificat catholique. Il en existe plusieurs belles versions. Personnellement je connais celle
d'André Isoir que l'on peut recommander.
FT
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