Pour saluer la parution toute récente chez Arfuyen de Diptyque avec une ombre.
Au matin, pourtant, tout
ressemblerait au
bonheur. Si on savait ce qu’est
le bonheur. La
lumière et la chaleur pourraient
en donner
une idée sans cette sorte d’ombre
qui glisse
entre objet et regard. C’est
peut-être pour ça
qu’on est perdu. Parce qu’on ne
coïncide pas.
Ou si peu. Et c’est ce peu qu’on
cherche.
Entre deux gestes, deux mots, au
milieu de
la foule, dans une pièce vide.
Faute de
mieux, on dit : c’est un
souffle, c’est de l’air.
Comme celui, léger, qui entre par
la fenêtre
entr’ouverte. L’embrasure, oui
mais sans la
beauté du mot. Alors on guette.
Ça ne viendra
pas, mais on guette.
Jacques Ancet, Diptyque avec une ombre, Arfuyen, 2005, p. 61.
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