VARIATION
SUR LA DOULEUR
Deux cordes, mais perce un seul cri.
Tant de façons d’imiter
Ces appels dans ses oreilles.
Couché dans le bateau, mandoline
Entre les bras. Deux cordes
Par note et dix-sept
Frettes ; des notes s’égrènent
Fredonnées par des doigts
De corne.
Dans sa tête perce une aiguille
Dont le trou ne laisse
Rien passer. Le son vibre
Comme cordage lancé
Vers la terre, tendu à craquer
Bulles d’air dans un gosier.
Deux cordes poissées
Pour chaque lobe percé :
C’est le pardon du passé.
Rita Dove, Thomas et Beulah, traduit de l’américain par Jean Migrenne, édition bilingue, L’Harmattan, 1999, p. 13
VARIATION
ON PAIN
Two
strings, one pierced cry.
So many
ways to imitate
The ringing
in his ears.
He lay on
the bunk, mandolin
In his
arms. Two strings
For each note
and seventeen
Frets ;
ridged sound
Humming
beneath calloused
Fingertips.
There was a
needle
In his head
but nothing
Fit through
it. Sound quivered
Like a rope
stretched clear
To land,
tensed and brimming,
A man
gurgling air.
Two greased
strings
For each
pierced lobe :
So is the
past forgiven
Je conseille de lire la fiche bio-bibliographique de Rita Dove, pour mieux comprendre le contexte du poème et à quoi se réfère la mandoline, en particulier.
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