Quoiqu’il advienne – le monde dévasté
revient s’enfoncer dans le crépuscule ;
les forêts lui préparent quelque boisson pour s’endormir,
et du haut de la tour que le veilleur a quittée,
tombe, tranquille et fixe, le regard de la chouette.
Quoiqu’il advienne – tu connais ton heure,
mon oiseau, tu prends ton voile*
et tu t’envoles, à travers le brouillard, vers moi.
[...]
Ingeborg Bachmann, in Bacchanales, n° 22, novembre 2000, revue de la Maison de la Poésie Rhône-Alpes, numéro Poésie des Allemagnes 1975-2000, , 26 poètes présentés et traduits par Gilles Bernard Vachon.
Mein Vogel
Was auch
geschieht : die verheerte Welt
sinkt in die Dämmrung
zurück,
einen Schlaftrunk
halten ihr die Wälder bereit, und vom
Turm, den der
Wächter verliess,
blicken ruhig und
stet die Augen der Eule herab.
Was auch
geschieht : du weißt deine Zeit,
mein Vogel,
nimmst deinen Schleier*
und fliegst durch
den Nebel zu mir.
[...]
*note du traducteur : l’oiseau en question est la chouette, die Eule. Le voile est der Schleier, ce qui joue sur le mot Schleiereule, la chouette-effraie.
voir la fiche bio-bibliographique d’Ingeborg Bachmann
Rédigé par : Claire d'Aurélie | samedi 23 juillet 2005 à 23h41