ce vent, oui, ce vent, entre les plis de la chair de
la mer et le fleuve et la rondeur de la peau. Nous
nous battons contre des forces obscures pour
arriver vivantes, malgré le difficile éclatement de
soi
au centre absolu, au ventre, nous habitons les
rues lisses. À l’infini, des cieux lumineux. Je ne
te quitte pas sans baisser la tête ni tendre mon
corps
incendiée, au plus près du vide, dans la déme-
sure – avant le poème
je reconnaîtrai, hier,
que nous avons été, à l’au-
rore, sans savoir qui de nous commença l’autre,
dans une ville sans nom, à tracer du doigt
les lettres d’une langue réfugiée.
Danielle Fournier, Il n’y a rien d’intact dans ma chair, L’Hesagone, 2004, p. 30.
Commentaires