à un coquelicot au
milieu de la ville
des mes têtes fuse
le feu d ‘artifice des larmes, le
lilas rouille, le troène
gémit, le camouflage de
l’été laisse prévoir l’orage –
du lait d’euphorbe ensemence le champ, les
sansonnets chutent, des moustiques
fourmillent dans un buisson d’épines,
l’éclosion flétrie d’un
nuage par une cerise vert pois
couronnée –
avec toutes ses gravures impériales
d’aigles doubles – portrayés sur briques rouges – effrite
le mur du cimetière qui
n’est plus soutenu que de sempervirentes
vrilles de lierre –
battant des ailes dans un vent ascendant
se tient
mon cœur qui épie comme rapace
Friederike Mayröcker, Métaux voisins, traduit de l’allemand par Jean-René Lassalle, Atelier de l’Agneau, 2003.
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