Je dédié spécialement
cette citation à Pierre
Maubé et à Alain Marc
(séquence 215)
Si par définition il n’y
a pas de mot pour dire l’indicible, il peut en être (des mots) pour en
approcher. Sinon nous n’écririons pas.
Quoi qu’il en soit, aucun
tourment n’aura son équivalent en mots. Dès lors, autant penser la poésie comme
raid dans l’inarticulé, route frayée avec les moyens du bord, expédition dans
des territoires déserts où le poème tente d’articuler (ou rejointer) quelques
mots ensemble.
Alors le moindre mot peut devenir rayonnant c’est-à-dire émettre
un rayonnement parfois fossile comme les astres déjà morts dont la lumière nous
parvient seulement qui s’étend au vers ou la phrase.
Bernard Chambaz, Été,
Flammarion, 2005, p. 124.
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