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Parnasse, Sinaï ?
Non ! Simple colline à casernes
rien d’autre – feu ! Vas-y !
Bien qu’octobre et non mai, qu’y faire ?
Cette montagne-ci
M’était le paradis
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Paradis sur la paume offert
- Qui s’y frotte, brûle entier ! –
La montagne avec ses ornières
Dévalait sous nos pieds.
Comme un titan avec ses pattes
De buisson et de houx,
La montagne agrippait nos basques
Et ordonnait : - debout !
Paradis – oh, nul b-a-ba,
-Courants d’air : d’air troués ! –
La montagne nous jetait bas
et attirait : - couché !
Comment ? C’était à n’y rien comprendre :
Propulsés, ébahis !
La montagne était consacrante
Et désignait : - ici…
Marina Tsvétaïeva, Le poème de la montagne, Le poème de la fin, traduit et présenté par Eve Malleret, L’age d’Homme, 1984, p. 12
Rédigé par : JC-Milan | dimanche 14 août 2005 à 18h34