Jacques Ancet a publié tout récemment Diptyque avec une ombre chez Arfuyen.
Le cri de la corneille, je ne le
comprends pas
non plus. Mais je l’écoute
longtemps, insistant,
intermittent. Soudain il est plus
fort, terrible
même, un croassement qui se
rapproche.
Est-ce pour que je n’oublie pas,
tout près,
le noir dans la lumière, ou que
j’entende
le silence et sa rumeur vivante.
Que je
m’enfonce mieux dans l’instant de
chaleur et
de mouches ? Demain, hier
n’ont plus de sens
face au chat immobile. La corneille
crie
toujours, comme s’il ne
l’entendait pas. Seule
frémit la point de ses oreilles.
Couché dans
l’ombre, il est l’image du
présent. Il vibre. Il vibre
entre deux éclats : on y
est, on n’y est pas. On
y entre, on est perdu.
Jacques Ancet, Diptyque avec une ombre, Arfuyen, 2005,
p. 74.
Couverture, encre de Serge Saunière (2005)
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