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lundi 29 août 2005

Commentaires

"Je n'ai rencontré que par deux fois Claude Esteban. La première, avec nos éditeurs communs, Elisabeth et Jean-Pierre Boyer, dans un restaurant de Montparnasse ; la seconde lors du Salon du livre de Paris, en 2004. Apprendre sa disparition m'attriste profondément comme de celle d'un proche méconnu et respecté dont j'ai toujours senti une force vive et puissante à la fois. L'homme et le regard que j'ai croisés ces deux fois sont uniques, et le vide que leur fin laisse me pousse vers le vertige d'une oeuvre riche, belle, de cette grandeur rare et précieuse que seul le temps offre page après page, jour après jour, dans la vie d'un immense poète et d'un irremplaçable écrivain qu'est et sera toujours Claude Esteban. Je n'aurais pas eu le temps de lui parler d'écriture, de livres, de peinture, d'amour ou de la vie, tels qu'il devait les aimer, tels que, dans ma fraîche trentaine, je les espère. Mais il me reste son âme entre les mains : ses mots, un trésor que je vais découvrir plus intensément, persuadé que ce genre d'hommes, et cela peu importe les époques, les snobismes médiatiques ou historiques de ceux qui font et défont les modes, cette espèce d'individus est de ceux qui honorent de leur vivant la Littérature, et que son oeuvre traversera le temps contre les oublis. Grâce à des êtres tels que Claude Esteban, nous traversons la Nuit humaine, seuls, et surtout ensemble." Hafid Aggoune

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