Sachant que l’oeuvre de
Yves Bonnefoy, Les Planches Courbes est au programme de littérature de
Terminale série L, je republie ici une note de lecture publiée en 2001 sur le
site zazieweb.fr. Je l’enrichis de quelques liens utiles.
(décembre 2001)
Il y a peu, aux alentours
de minuit, la voix grave aux harmoniques sombres et profondes d'Yves Bonnefoy a
porté sur les ondes de France Culture le magnifique texte qui donne son nom à
ce recueil. Ce texte, les Planches courbes, est un conte métaphysique à l'issue
comme suspendue (au vouloir ou à l'être du lecteur sans doute). Un vieil homme,
passeur sur une rivière, un enfant surgi de nulle part, orphelin, qui lui
demande à passer de l'autre côté. Leur dialogue éveille l'écho de ceux du Petit
Prince, l'histoire entre en résonance avec maintes histoires de passeurs et de
passages, de "Christophoros" ou roi des Aulnes, comme si tout un
tissu de mythes venait se greffer sur le texte même de Bonnefoy. Les planches
courbes reviennent plusieurs fois dans ce recueil : ce sont les planches du
fond des barques, ponts fragiles, frontières entre le dedans et l'eau ou la
nuit. Lieu de passage mais aussi métaphore du corps et de la peau.
Il y aussi les voix, une
certaine voix en particulier qui semble venue de l'enfance, qui traverse toute
l'épaisseur des années écoulées pour être entendue encore aujourd'hui. Il y a
l'admirable séquence sur la maison natale qui entrelace le rêve et les
souvenirs d'enfance, autour du thème de l'eau.
Voilà donc, tout juste
paru, un admirable livre de poésie. Un livre dans lequel une lucidité sans
aucune concession à aucune sorte de facilité, ni du croire, ni du moindre
leurre, s'allie à une sorte d'espérance. Un livre dont le vocabulaire est d'une
extraordinaire simplicité mais qui comme tous les grands livres de poésie
redonne vie et chair aux mots les plus usés, y compris par les poètes : la
pierre, l'eau, la barque, la nuit ici reprennent un sens, ouvrent de véritables
chemins nouveaux dans la conscience, l'intelligence et la sensibilité.
Il y a aussi dans ce
livre une poignante gravité, peut-être née de l'évocation de ces souvenirs
comme si quelqu'un là rassemblait ses bagages avant de s'éloigner. Plaise au ciel
que ce ne soit qu'une fausse impression et qu'Yves Bonnefoy nous donne encore
quelques recueils de cette nécessité et de cette beauté.
©florence Trocmé
sur le site de
l’Education Nationale
un beau texte de Jean-Michel Maulpoix
voir aussi un remarquable feuilleton pédagogique à l'usage des lycéens sur le site Terres de Femmes
Rédigé par : Edwige | lundi 01 janvier 2007 à 19h19
Rédigé par : Clara | samedi 23 septembre 2006 à 15h12
Rédigé par : ivana | jeudi 18 mai 2006 à 16h03
Rédigé par : Florence Trocmé | mercredi 03 mai 2006 à 10h56
Rédigé par : roncati | samedi 29 avril 2006 à 23h21
Rédigé par : Amandine | vendredi 28 avril 2006 à 13h16
Rédigé par : Florence Trocmé | lundi 24 avril 2006 à 17h07
Rédigé par : Aurélie | lundi 24 avril 2006 à 16h47
Rédigé par : Yves | mercredi 12 avril 2006 à 20h30
Rédigé par : Ornella | mercredi 12 avril 2006 à 19h24