Donnez-moi une place au soleil
le creux d’une pierre
où le lézard s’est chauffé
si près du tremblement des herbes
qu’un autre espace s’y reflète
Les dimensions de la peur se sont réduites
à cette offrande secrète d’un corps
car les distances aussi s’amenuisent
qui ramènent à la terre
herbe pierre lézard
sont les pas qui s’en approchent
Paupières fermées sur le soleil
ô le rouge tremblement de ce couchant
la demeure inviolée dans les fibres de l’être
et son éclatement peut-être
quand l’autre place si longuement frôlée
soudain étouffera
l’impossible silence des mots
là sous la pierre nue
et le lézard sera pensée
In Le bonjour et l’adieu, L’ombre du quotidien, Mercure de France, 1991, p.362
Je remercie Pierre Kobel qui a attiré mon attention sur l’œuvre de Pierre-Albert Jourdan et qui m’a envoyé ce texte.
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