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Au-dessous bien au dessous
des vagues soudées comme des chiens
où chaque goutte d’eau envoûte
et fornique avec les meutes aquatiques
à quoi ? à quoi ?
à sa bague
sabbat océanique des formes vagues
émeute des vagues soudées comme des chiens
déchets déchiquetés à outrance
et soudés comme des chiens
cimes d’aube
où l’on déshabille les abîmes
transmuent l’onde en être d’acier
et à l’intensité extrême
de l’étreinte et de la rixe
l’être de l’acier en densité vide
Avant d’être outrance d’un solide
ce vide fut fluide absolu
Ghérasim Luca, in Paralipomènes, in Héros-limite, suivi de le Chant de la carpe et de Paralipomènes, Poésie/Gallimard n°364, 2001, p. 225.
voir la fiche bio-bibliographique de Ghérasim Luca
Poème choisi en hommage aux victimes de Katrina. La main a été photographiée au Mont Valérien.
Rédigé par : Bartlebooth | mardi 06 septembre 2005 à 15h05