Pendant le mois qui précède la chute des feuilles,
tout se cramponne
pour sauver sa peau. Quand je m’arrête
sur le sentier où les lézards courent
en tous sens dans les bordures de fleurs, un
lézard s’arrête avec moi. Il pourchassait
son ombre en remontant le flanc abrupt
de la colline. Maintenant il se tient immobile
et nous faisons ensemble l’étude d’un souci
au voisinage du lierre. Nous respirons tous les deux
aussi doucement que possible pour l’empêcher
de bouger, pour empêcher que cette minute ne
glisse dans la suivante.
For Dear Life
It is the
month before the leaves
fall,
everything hanging on
for dear
life. When I stop
on the path
where lizards run
in and out
of the borders, one
lizard
stops with me. It chased
its shadow
up the steep side
of the
hill. Now it stands still
and
together we study a marigold
next to the
ivy. We both breathe
as softly
as we can to keep it
from
moving, to keep this minute
from
slipping into the next.
Shirley Kaufman, Un abri pour nos têtes, traduit de l’américain par Claude Vigée, édition bilingue, Cheyne Éditeur, 2003, p. 47
Bio-bibliographie
de Shirley Kaufman
compte rendu d’une lecture : lecture
Village Voice (05),
deux autres extraits de Shirley
Kaufman sur Poezibao :
extrait
1, extrait
2,
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