©Margo Berdeshevsky
CE QUI NE S’EST PAS EFFONDRÉ
comme elle laisse flotter ses dix-sept mille îlots
parmi les ombres des
noyés,
mon double allant et
entamant déjà le décompte
des membranes aux ailes
des guêpes et de tous
leurs autres fantômes,
leurs myriades,
et la lune gonflant
l’aube comme
à l’hélium pour se mesurer
à l’immensité inondée sur laquelle
je m’agenouille à la
hâte pour embrasser quel
dieu ? Je ne sais.
Pas mes mots , inondation, ou palais, ou Allah,
leur violence. - deuil , deuil, cette
sorte de deuil, chaque grain de sa montagne meuble
la mémoire se rétractant
comme l’infâme reflux dévoilant
le désert qu’est le fond
de cette mer maudite,
quand ils prononcent le
nom de leurs morts adorés ,
comment esquisser un
fantôme à l’encre blanche ,
son désir calciné . Demande-moi. Demande-moi ce
qu’est
un « je » dans
un monde s’effilochant, tout cela
est-ce
le terme au terme de
notre temps ? Ceux qui n’ont jamais eu
suffisamment sauf la
luminescence et la moisissure
du quotidien des
tropiques
trop de
cassure
trop de
mort
trop rouge, avec ses
trois pétales, jadis.
Avez-vous eu le temps de
vous embrasser, quiconque d’entre vous ?
De quelque façon , n’importe laquelle , ma seule prière utile.
(murmure dans la
coulisse) La mer ne s’est pas effondrée. » *
Poème inédit du Tsunami Notebook, ©Margo Berdeshevsky, 2005
Traduction de Florence Trocmé et Brigitte Quentin
*Andrew Zawacki
Pour des raisons de
copyright, je ne peux donner sur le site la version originale de ce poème mais
je la tiens à la disposition, via le mail (utiliser la fonction "écrivez-moi",
de la colonne de gauche), de ceux qui le désirent.
FT
Fiche bio-bibliographique de Margo
Berdeshevsky,
présentation du Tsunami
Notebook,
Et 2 autres poèmes du Tsunami Notebook :
Plus que des îlots (Mere Islands),
Césure (Caesura)
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