Parce que Jamel Eddine Bencheikh est mort dans le silence
du mois d’Août.
Parce qu’une importante rencontre se tient jeudi 13
octobre à l’Institut du Monde Arabe (tous
renseignements en cliquant sur ce lien)
Merci à Piere Kobel qui m’a communiqué ces textes et à
Arlette Albert-Birot qui a attiré mon attention sur le poète et qui la première
m’a parlé de sa disparition, cet été. Arlette Albert-Birot fait partie des intervenants
de la rencontre de jeudi.
A signaler aussi au Théâtre du Rond Point à Paris (horaires à
confirmer), l'hommage rendu par Bruno de La Salle au Théâtre du
Rond-Point le 17 octobre à 17 heures.
Partout se hâtent les monstres
Les uns ont de vieux masques familiers
et la mâchoire éteinte qui ne mord
que par sournoise habitude
mais qui tient le temps prisonnier
sans le laisser monter aux étoiles
Les autres ont même face
Jeunes ceux-là qui clament leurs versets
hagards
La main déjà allumée
Ils ont traduit le Livre dans leur langue
Là où il chantait la tendresse
Eux lisent la terreur
Là où Il gémissait de pitié
Eux entendent le meurtre
Avec ses sourates
Ils construisent des prisons
Et chacun de leurs souffles lance
une fumée
Qui court noircir le soleil
Jamel Eddine Bencheikh, Cantate pour le pays des îles,
éditions Marsa, 1997, p.12
JE TE
TIENS
Je te tiens comme un grain de pollen
un flocon d’amandier
La moindre hâte risque d’imiter
la rafale
et te lancer vers l’espace
conduire l’ami fragile
vers ton nouveau nom
Alors je referme les doigts
et tu disparais dans ma nuit
Jamel Eddine Bencheikh, L’Aveugle au visage de grêle, Jacques Brémond, 1999, p.63
Rédigé par : Pierre Kobel | samedi 15 octobre 2005 à 23h01