En écho à la citation incluse dans le texte de Jean-Gabriel Cosculluela choisi pour l’anthologie permanente, le dimanche 30 octobre, un texte de Jacques Ancet
Au même instant – n’importe où – , ce qui se
déchire. Sous le ronflement du tracteur
poussière et hurlements. Au bord du toit, le
trille du pinson. L’arrosoir près de la porte.
Tout ce qui rassure. L’ombre passe derrière la
vitre, le visage s’arrête. Dans la sandale, le pied
remue. Le soleil est une porte entr’ouverte.
Celui qui va parler ne parle pas. Seule sa main
bouge. Et ses cheveux, avec le vent. J’écoute.
Je n’entends rien et j’entends tout : la porte
qui grince, le chat, la mobylette, les mouches
le cœur posé sur la main, l’avion, la montagne
qui vibre et le silence par dessous. Fourmis et
pucerons rivalisent dans l’infime. Je suis
perdu en plein milieu du jour.
Jacques Ancet, Diptyque avec une ombre, Arfuyen, 2005, p. 64.
Bio-bibliographie de Jacques Ancet,
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