Nous nous habituons à la Ténèbre –
Quand la Lumière manque –
Comme lorsque, pour attester son Bonsoir
La Voisine lève la Lampe –
Un Instant – Nous marchons incertains
Dans la nouveauté de la nuit –
Puis – au Noir adaptons notre Vue –
Et tête haute – trouvons la Route –
Ainsi de Ténèbres – plus vastes –
Ces Crépuscules du Cerveau –
Quand nulle Lune ne se manifeste –
Nulle Étoile – au-dedans – ne perce –
Les plus Braves – tâtonnent un peu –
Et parfois heurtent un Arbre
En plein Front – mais à mesure
Qu’ils apprennent à voir –
Ou bien la Ténèbre s’allège –
Ou quelque chose dans la vue
A la Minuit s’adapte –
Et la Vie va presque droite. (419)
Emily Dickinson, Une âme en incandescence
(poèmes), traduction Claire Malroux, Éditions José Corti, 1998, Cahier 15, P 123.
We grow accustomed to the Dark
–
When Light is put away –
As when the Neighbor holds the Lamp
To witness her Goodbye –
A Moment – We uncertain step
For newness of the night -
Then – fit our Vision to the Dark –
And meet the Road – erect –
And so of larger – Darknesses –
Those Evenings of the Brain –
When not a Moon disclose a sign –
Or Star – come out – within –
The Bravest – grope a little
And sometimes hit a Tree
Directly in the Forehead –
But as they learn to see –
Either the Darkness alters –
Or something in the sight
Adjusts itself to Midnignt –
And Life steps almost straight. (419)
Emily
Dickinson sur Poezibao :
Bio-bibliographie
d'Emily Dickinson
extrait
1, extrait
2, extrait
3, extrait
4, extrait
5,
Compte
rendu du livre de Claire Malroux, autour d’Emily Dickinson, Chambre avec vue sur l’éternité,
Commentaires